Face au déficit de la Sécurité sociale, le gouvernement français cherche à réaliser des économies. Parmi les pistes envisagées, l’augmentation de la franchise médicale sur les boîtes de médicaments pourrait impacter le remboursement des patients. Explications.
Un déficit de la Sécurité sociale qui pousse à l’action
Le déficit de la Sécurité sociale atteint près de 20 milliards d’euros en 2022, soit 4 milliards de moins qu’en 2021. Malgré cette amélioration, ce n’est pas encore suffisant pour le gouvernement qui entend réaliser 700 millions d’euros d’économies supplémentaires. Dans ce contexte, plusieurs mesures sont à l’étude, dont celle de moins bien rembourser les boîtes de médicaments.
Faire des économies sur le dos des patients ?
L’idée serait d’augmenter la franchise médicale sur les boîtes de médicaments, en la faisant passer de 50 centimes à 1 euro. Cette somme déduite des remboursements de l’Assurance Maladie sur les médicaments prescrits serait ainsi à la charge du patient. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a toutefois précisé que cette franchise serait plafonnée à 50 euros au total sur un an.
- Actuellement : 50 centimes par boîte de médicament
- Demain : 1 euro par boîte de médicament (plafonné à 50 euros par an)
Les autres secteurs concernés
L’augmentation de la franchise médicale ne concernerait pas uniquement les médicaments. Les soins d’infirmiers, orthophonistes et autres professions paramédicales, ainsi que les transports sanitaires pourraient également être touchés par cette mesure.
Une décision controversée
Cette volonté du gouvernement de réaliser des économies sur le secteur de la santé suscite des critiques et inquiétudes chez les patients et professionnels. Depuis 2008, la franchise médicale est en effet déjà fixée à 50 centimes, et une hausse pourrait impacter directement le budget des ménages et l’accès aux soins pour certains individus en situation précaire.
Le projet de loi du financement de la Sécurité sociale pour 2024
Dans le cadre du projet de loi du financement de la Sécurité sociale en prévision de l’année 2024, plusieurs réformes sont attendues, notamment dans le secteur de la santé. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait déjà annoncé en juin dernier vouloir augmenter le budget annuel du gouvernement, permettant ainsi de réaliser des économies estimées à près d’un milliard d’euros par an.
Qu’en pensent les Français ?
Face à ces annonces, les Français sont partagés entre l’acceptation de contribuer à réduire le déficit de la Sécurité sociale et la crainte d’une détérioration de leur prise en charge médicale. Il reste encore à préciser quelles seront les modalités exactes de ces changements et leur impact sur les patients et les professionnels du secteur de la santé.
S’il est encore trop tôt pour connaître les détails des mesures qui seront mises en place, il semble que les patients et les professionnels devront s’adapter à un nouveau rapport au médicament et aux soins en général. Dans un contexte où les dépenses de santé représentent un enjeu crucial, une vigilance particulière doit être portée sur l’accès aux soins pour tous, afin d’éviter de creuser davantage les inégalités sociales dans ce secteur.